Le ministre dont la notion de
la concertation se résume
à la
création d'un Comité
consultatif qui
ne se
réunit qu'après que les décisions
ministérielles soient prises,
n'entend apparemment pas
s'écarter du timing et du contenu de sa feuille de route,
fusse au prix d'un
argumentaire défiant la logique et le bon
sens à la
portée d'un gamin de 10 ans.
On peut donc comprendre que les avocats rechignent au rôle
d'observateurs qu'ils n'ont pas l'habitude de tenir.
Cependant, si leur "colère" n'est pas feinte, on
n'a pas souvenir d'avoir vu l'un d'entre eux en uniforme professionnel
manier
le cocktail Molotov, courser le flic isolé ou
déplacer des
voitures pour construire des barricades. L'arme qu'ils utilisent ne va
en général
pas au-delà des 40 décibels - et encore quand ils
sont en
colère - ne tire que des postillons, ne porte
qu'à distance d'écoute et perd ses
effets quand le
silence s'en vient.
Raison de plus pour s'étonner de la "méthode
indigne d'une ministre" qui
se fait accompagner d'une unité
de
spécialistes du combat de
rue pour signifier aux avocats inquiets que leur avis
n'est pas requis, à
Bourges, comme ailleurs.
Des indications pourraient peut-être nous être
données par deux des fuyards du cabinet du ministre,
l'ex-conseiller
technique pour l’organisation judiciaire et la magistrature,
et l'ex-conseillère
technique pour le dialogue social et les affaires
budgétaires.