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COMMENT GARDER DANS SON PARTI LE SIÈGE D'UN DÉPUTÉ CONDAMNÉ POUR CORRUPTION SANS REPASSER PAR LES ÉLECTEURS
Le vote des électeurs confisqué par la politique du Milieu: L'exemple Pierre Bédier


Il n'y a plus guère que dans les manuels d'histoire et d'instruction civique que la République est considérée comme la propriété inaliénable du Peuple qui en élie son gouvernement dont le devoir et la charge fondamentale sont de préserver ce bien commun et la souveraineté absolue du Peuple sur celui-ci.

En effet, dans la réalité d'aujourd'hui, la propriété du Peuple sur la République n'a pas plus d'existence que sa souveraineté sur la Nation, vidée de son autonomie, de sa monnaie et de son patrimoine par les gouvernements successifs de ces trente dernières années qui ont vendu par tranche le bien commun à des intérêts particuliers sous prétexte d'en améliorer la gestion ou mis la Nation sous l'administration d'instances supra nationales non élues au motif de l'ouvrir sur le monde.

Si la perception de cette réalité nous apparaît maintenant au travers de l'incapacité à combattre les désastres de la mondialisation à cause de la perte de notre autonomie politique et de la spoliation de notre patrimoine économique, nous découvrons en même temps que cette réalité est le fruit des pratiques mafieuses de la finance et de l'économie sans frontières. Par voie de conséquence, nous devinons les liens entre ces mafias et le rôle des dirigeants politiques qui leur ont été indispensables pour prendre le contrôle des leviers de nos sociétés.

Rappel de ce que sont les mafias

Toutes les fraternités mafieuses vivent de la collusion discrète que leurs membres entretiennent entre eux, des services réciproques qui les lient et de leur capacité à organiser et protéger un système qu'ils mettent en place pour leur permettre de "vivre sur la bête", en l'occurrence sur la société.

Si la Mafia sicilienne est l'exemple référant de ce type de groupe social parasite, en raison notamment de son caractère violent et primaire, il est loin d'être le seul à fonctionner sur ce modèle de vampirisme. En effet, des lobbies de tous poils aux francs-maçonneries en tous genres, toutes les facettes de la corruption, de la manipulation et du détournement de biens publics se conjuguent au profit de prédateurs qui finissent par siphonner à leur profit les richesses de la société jusqu'à sa ruine.

Mais, ces fraternités de l'ombre partagent toute un point commun qui est aussi la condition de leur efficacité pour laquelle elles n'hésitent pas si besoin à collaborer entre elles. Ainsi, toujours à visages couverts, elles ambitionnent toutes de contrôler, ou mieux de se substituer, au pouvoir politique, car il est le seul pouvoir que les citoyens sont en mesure d'accepter tant qu'ils lui confèrent la légitimité de sa représentativité majoritaire.

Cependant, une fois acquis le masque des fonctions électives ou administratives, ces usurpateurs se trahissent très vite par leur penchant à la cooptation, leur comportement manipulateur souvent autoritaire, leur grégarité élitiste et leur mépris pour le citoyen sans pouvoir, l'incurie de leurs décisions et les conséquences de celles-ci, la production pléthorique et incohérente de lois et règlements corporatistes, communautaristes, liberticides ou organisant la gestion du bien commun par et au profit d'intérêts particuliers, la manière caractéristique qu'ils ont de culpabiliser le citoyen en s'érigeant en moraliste, et enfin l'habitude qu'ils ont de tordre le cou à l'esprit républicain en usant de toutes les ficelles pour maintenir leurs possessions ou protéger l'un des leurs en situation délicate.

Illustration par le cas Pierre Bédier

C'est à ce dernier aspect que l'on rapprochera le tour de passe-passe qui permet à l'UMP d'éviter de perdre un siège à l'Assemblée Nationale à l'occasion d'une inévitable élection partielle provoquée par la condamnation pour corruption de Pierre Bédier, l'ex fameux Secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la Justice (1).

La manipulation est simple et ne requiert que l'absence de scrupules, le mépris pour les électeurs et pour ce qui est le fondement naturel de la démocratie et de la République. Bref, des dispositions naturelles de plus en plus largement cultivées dans le milieu des caciques des Etats-Majors politiques, tous partis confondus.

En l'occurrence, l'astuce repose sur l'utilisation de la loi qui prévoit que le mandat parlementaire est incompatible avec une mission temporaire confiée par le gouvernement qui se prolongerait au delà de 6 mois (art LO 144 et 176-1 Code Electoral) ce qui permet à ce parlementaire de céder son siège à son suppléant sans avoir besoin de démissionner et de provoquer une nouvelle élection.

Comme il ne fait aucun doute que la condamnation du député pris les deux mains dans le pot de vin sera confirmée par la Cour de Cassation, entraînant la perte de ses mandats électifs à commencer par celui de député, la tenue d'une élection partielle deviendra obligatoire pour pourvoir à son remplacement. Or, il n'y a pas moins de doute sur l'issue négative de cette élection sous le double effet de l'image de ripou du démissionnaire et de celle du grand patron élyséen pas plus reluisante.

Il suffisait d'anticiper en donnant suffisamment tôt à Monsieur Bédier une mission parlementaire de 6 mois puis de la prolonger avant que ne tombe la condamnation définitive à l'issue de l'ultime recours, le temps qu'il passe la main à sa suppléante. Le présumé innocent, mais déjà condamné en première instance, se vit donc confier une passionnante mission sur le rôle que les collectivités locales françaises et celle des pays d’origine de l’immigration peuvent jouer dans le développement solidaire.

C'est ainsi que l'UMP va conserver un siège très menacé de député sans passer par les électeurs tout en ménageant au futur condamné une sinécure de sortie pas trop visible, lui donnant en outre l'opportunité, si par malheur la justice venait à lui refuser le sursis d'un séjour en prison, de prolonger son séjour officiel dans quelques pays africains amis, en général peu regardant sur les déboires judiciaires de ses hôtes de marque.

Sortir du piège

Cet énième épisode de la déliquescence de la République resterait anecdotique s'il n'était la preuve du fonctionnement et de la moralité d'un système politique corrompu par la manipulation de mafias de plus gros calibre qui sans notre passivité et l'abandon sans conditions de notre souveraineté individuelle au profit de représentants sans scrupules, n'auraient pu prendre possession de nos nations et de nos vies.

Par voie de conséquence, notre salut ne passera que par l'entente citoyenne débarrassée des faux clivages politiques, raciaux et culturels entretenus pour nous diviser puisque nous partageons tous en réalité les vraies valeurs de la République sans nous en rendre compte.


Paul-Vincent PAQUET - © Mai 2009
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Lire aussi mon analyse en 3 volets sur l'illusion démocratique du vote:
La sélection des candidats - Choisir les électeurs - Du vote symbolique au vote effectif


(1) Ephémère Secrétariat d'Etat qui disparu avec la démission forcée de son titulaire et dont la création et la fonction avaient déjà semblé à l'époque avoir été motivées et taillées sur mesure à la personnalité et aux talents très libéraux de son bénéficiaire. Cette même personnalité et ses talents avérés dont la Justice vient d'avoir la délicatesse d'assortir du sursis la sanction d'un passage par la prison dont il se proposait de transformer à l'époque l'établissement républicain en jackpot hôtelier du BTP payé pour accueillir les occupants forcés envoyés par une Justice que son ministre de tutelle souhaitait déjà plus répressive.

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