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CompteurRetour à l'accueil du siteFermer la pageImprimante .... pour imprimer toute la page. Un clic et c'est parti.The CSM cannot take the risk to associate the absolution of the judge Burgaud and the discredit of justice in the proces of Mister ColonnaDer Oberste Richterrat kann nicht das Risiko eingehen, um die Absolution durch den Richter Burgaud und die Diskreditierung der Gerechtigkeit in der Verarbeitung von Mister ColonnaEl CSM no puede asumir el riesgo asociado a la absolución del magistrado Burgaud y el descrédito de la justicia en el proceso de Mister ColonnaIl CSM non può correre il rischio di associare l'assoluzione del giudice Burgaud e il discredito della giustizia nel processo di Mister ColonnaEnglishВ CSM не может взять на себя риск связывать освобождение от судьи Burgaud и дискредитация правосудия в процесс господина Колонна该姆塞莱不能承担风险关联赦罪的法官Burgaud和诋毁的司法过程的先生科隆纳المجلس الأعلى للقضاء لا يمكن أن خطر تأييد للغفران القاضي Burgaud وتشويه للعدالة في Procès من مستر كولوناइस CSM न्यायाधीश के सहयोगी को absolution Burgaud का जोखिम नहीं ले सकता है और न्याय के मिस्टर Colonna के proces में बदनाम

LE CSM NE PREND PAS LE RISQUE D'ASSOCIER L'ABSOLUTION DU JUGE D'OUTREAU AU DISCRÉDIT DU PROCÈS COLONNA
Comment faire oublier que le travail du juge Burgaud à Outreau lui avait valu d'intégrer le pôle anti-terroriste responsable par ailleurs de l'instruction de l'affaire Colonna ?


Toute injustice est le fruit d'une pensée manipulatrice consciente dont le ou les auteurs sont en général dissimulés et leurs exécutants identifiables.

De ce fait, comme dans toutes les constructions manipulatrices, la mécanique d'une injustice repose sur l'isolement ou le discrédit de la cible, que cet isolement soit structurel (position de faiblesse familiale, sociale, professionnelle, etc...) ou patiemment préparé (par la rumeur par exemple).

Ainsi, moins la victime d'une injustice bénéficie de soutien (en quantité, mais surtout en qualité), plus il est aisé de l'enfermer dans la manipulation. Ce qui est valable pour une injustice touchant un individu ou un petit groupe isolé, l'est également pour un groupe social constitué (discrimination raciale, financière, économique, politique, culturelle, etc...).

Cependant, il arrive parfois que le discrédit jeté sur la cible s'avère trop grossier ou particulièrement incohérent de sorte qu'il entraîne le sentiment de la construction d'une injustice flagrante dont les responsables sont publiquement identifiés. Ce genre d'injustice devient alors emblématique d'une réalité monstrueuse dans laquelle chaque citoyen innocent ressent l'angoisse d'y être potentiellement plongé un jour ou l'autre.

On trouve actuellement une illustration de ceci avec "l'affaire de Tarnac" dans laquelle la stupidité des arguments et l'inanité des "preuves" avancées (1) par une police et une justice d'exception aussi paranoïaque que l'exécutif politique qui les pilote et les couvre, donne le sentiment à un grand nombre de citoyens de pouvoir être traiter un jour comme Julien Coupat, ne serait-ce que sur la base de lectures iconoclastes ou la trace informatique d'une recherche sur la manière ancienne de faire sauter un rocher gênant sur un sentier de montagne. 

Ce fut le cas aussi de l'affaire d'Outreau que les moins avertis ressentent comme la réalité d'une machine judiciaire et policière dépourvue de discernement, obstinément aveugle, sourde et inhumaine et que les plus éveillés identifient comme le fruit d'une manipulation machiavélique plus profonde dont le profil des exécutants permettait le succès.

La limite au-delà de laquelle l'injustice met en péril la légitimité professionnelle et républicaine de ses auteurs

Or, il existe toujours une limite à partir de laquelle la réaction populaire et naturelle à une injustice emblématique peut devenir totalement incontrôlable par ceux qui en sont responsables et ceux qui les couvrent, et les exposent donc, les uns comme les autres, à un danger qui peut devenir physique quand l'Histoire décide qu'il est tant de nettoyer la place.

L'élasticité de cette limite dépend de la légitimité que maintient ou non la population pour le corps institutionnel auquel appartiennent les responsables de l'injustice et à la constante répétitivité de cette dernière.
En clair, lorsque la majorité de la population se sent potentiellement, concrètement ou fortement mise en danger par une quantité significative de membres d'une institution et que ce danger est confirmé par le maintien en poste de ceux-ci, la légitimité républicaine qui les protège finie par sauter et le passage à l'acte devient probable, c'est à dire l'éviction populaire manu militari. C'est ainsi que s'allume la mèche qui déclenche les lynchages publics, les insurrections, les révolutions et les guerres civiles.

Dans la situation sociale proche de l'ébullition qui est celle de la France aujourd'hui où la somme des injustices est singulièrement et justement associée au système de société organisé par le pouvoir dirigeant et à ceux qu'il protège, la potentialité d'une étincelle sur le bûché des innocents alimenté quotidiennement par une bonne partie de l'institution judiciaire, pourrait naître à l'annonce des verdicts concernant deux affaires emblématiques qui devaient être rendues le même jour, le 27 mars 2009.

En effet, ce jour là devaient se rendre d'une part la probable clémente décision confraternelle du Conseil Supérieur de la Magistrature à l'encontre du juge Burgaud (en l'occurrence désigné seul porteur du chapeau de l'affaire d'Outreau) et le verdict "politique" sans surprise de la cour d'appel spéciale chargée du procès Colonna (2) dont il est apparu dès le début qu'il serait conforme à la certitude de culpabilité que M. Sarkozy avait affirmée en roulant les biceps lors de l'arrestation du berger nationaliste corse.

C'est dans ce contexte et à la lumière du risque de franchissement de la limite rappelée plus haut, qu'il me semble judicieux de comprendre la raison essentielle qui a poussé le CSM (en gros le Conseil de l'ordre des magistrats) à annoncer à la dernière minute le report d'un mois de sa décision concernant le juge Burgaud pour ne pas ajouter son oukase à celle de la condamnation forcée d'Yvan Colonna par la cour spéciale.  

Sans nul doute a t'il perçu le risque dangereux de rupture définitive de la légitimité institutionnelle des magistrats aux yeux de la population, en additionnant le même jour dans l'esprit des observateurs honnêtes et des citoyens, deux faits symboliques montrant une institution fabriquant - sans états d'âme - une parodie de justice et signifiant par ailleurs aux victimes d'une autre injustice fabriquée (et à la population en même temps), que son responsable principal a relativement bien fait son travail et pourra continuer à l'exercer.

En tous cas, c'est ce que l'on comprendra à demi-mot à travers le dérisoire prétexte de la "complexité du dossier" justifiant ce report, dans la mesure où il ne concerne évidemment pas la dimension technique de l'affaire(3), mais plus sûrement la difficulté de rendre publique une décision qui satisfera l'institution et par voie de conséquence entraînera un discrédit qui pourrait bien être définitif aux yeux de la population, laquelle pourrait enfin ne plus avoir de scrupules et de retenues à retirer leur légitimité à ses membres, les faire descendre de leurs estrades et les traiter les yeux dans les yeux.

On pourra aussi envisager la décision de ce report dans un contexte de "pouvoir territorial" entre l'Elysée (la Place Vendôme n'étant plus qu'une interface technique) et la magistrature qui aura pu trouver ainsi l'occasion de se démarquer du pouvoir Sarkozyste en lui laissant la seule responsabilité de la parodie de justice du procès Colonna, ou en tout cas en faisant en sorte de ne pas le côtoyer le même jour à la Une des journaux en montrant au citoyen une similitude de comportement vis-à-vis de la fabrication de l'injustice.

Et si le profil et la qualité de travail du juge Burgaud donnait une idée du travail des juges d'instruction anti-terroristes, notamment dans l'affaire Colonna ?

C'est d'ailleurs peut être en cela que résidait la véritable "complexité du dossier" car le juge Burgaud est le trait d'union symbolique entre l'affaire d'Outreau et le procès Colonna, ce qui n'aurait pas échappé à ceux qui ont un peu de mémoire et qui savent faire les liens entre les choses. 

En effet. Rappelons-nous comment a été récompensé le juge Burgaud de son "excellent" travail à Outreau, bien avant que l'affaire n'apparaisse telle qu'elle avait été tricotée. Par une prestigieuse promotion au non moins prestigieux pôle anti-terroriste du Parquet de Paris, celui là même qui a instruit le dossier Colonna avec manifestement une objectivité très relative (4). 

Ainsi, malgré son jeune age et sa faible expérience, ses qualités de sang-froid (et de sang froid !) pour "boucler" ce qui est devenu "l'affaire des innocents d'Outreau", avaient manifestement séduit la hiérarchie judiciaire (et le ministère de l'Intérieur ?).

De là à ce que le bon sens populaire en tire la conclusion que les instructions menées par le pôle anti-terroriste sont de la même veine que celle d'Outreau, il n'y a que l'espace de la logique et des faits dont le procès Colonna a montré au travers de l'attitude de la cour qu'ils fleurent bon (ou plutôt mauvais) la manipulation.   

Le CSM était donc devant le dilemme de minimiser ou banaliser le travail capital d'un juge dans la fabrication d'une injustice alors même que la "qualité" de ce travail avait été jugée conforme aux exigences requises pour mener l'instruction d'affaires sensibles dont le procès Colonna venait juste de nous donner une idée précise de la dimension manipulatrice, aboutissant à ce qui ressemble fort à une injustice.

Compte tenu du rôle capital des juges anti-terroristes du Parquet de Paris dans la consistance de la stratégie paranoïaque actuelle dont l'affaire de Tarnac est l'illustration, on comprendra aisément qu'il aurait été dangereux de délégitimiser le travail et l'aura de ses juges-icônes en prenant le risque d'inviter à faire le lien évocateur que je viens de mettre en lumière.

Cela étant, je ne crois pas que cette petite manipulation de report d'une décision dont le contenu ne fait pas grand mystère sera de nature à éviter les conséquences naturelles d'un discrédit qui ne peut plus être endigué.


Paul-Vincent PAQUET - © Mars 2009
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(1) Pour se faire une idée, lire l'article du Monde: Ce que contient le dossier d’instruction de l’affaire Tarnac
A ce propos, quel internaute n'a pas consulté un jour ou l'autre des articles sur tel ou tel fait de société traitant de terrorisme ou de violence ou n'a pas téléchargé une somme de documentations qui pourrait être interprétée comme nécessaire à la réalisation d'un acte extrémiste ? A ce petit jeu subjectif et paranoïaque, même le vieux circuit imprimé d'un réveil électronique hors d'usage enfoui au fond d'un tiroir peut suggérer la fabrication d'une bombe artisanale dès l'instant qu'un limier de l'anti-terrorisme aura décidé que vous avez le profil d'un activiste.
Personnellement, comme tout autodidacte curieux de tout, il ne serait pas difficile sans fouiller beaucoup dans le disque dur de mon PC et encore moins dans ma bibliothèque de trouver le Protocol des Sages de Sion, un opuscule sur les différentes copies de la Kalachnikov, L'art de la guerre de Sunzi et de Sun Bin, le Traité de la guérilla urbaine rédigé par Che Guevara, L'effroyable imposture de Thierry Meyssan, Germinal de Zola ou un manuel de chimie agricole, c'est à dire autant de "preuves policière" d'un activisme extrémiste. Et que dire de quelques articles de ce site qui poussent à remettre en cause les fondements du système et à débusquer ses maîtres ?  
(2) Si la majorité des observateurs de ce procès ne s'est pas risquée à employer ouvertement et publiquement ce qualificatif, elle a cependant relevé l'obstination des juges à méthodiquement écarter tous les indices évidents qui contredisaient la thèse officielle par ailleurs bâtie sur du sable. C'est ainsi que la cour a refusé par deux fois une reconstitution des faits qui aurait indiscutablement confirmé les expertises montrant que la taille de l'accusé est 10cm plus petite que celle du tueur, a écarté les déclarations des deux témoins oculaires affirmant que Colonna n'est pas l'homme qui a tiré sur le préfet, tout comme elle n'a pas voulu retenir les affirmations des auteurs déjà condamnés dont celle de Pierre Allessandri qui a sous-entendu à la barre que Colonna avait été balancé parce qu'il n'aurait pas voulu "aller avec nous", ou a refusé d'explorer la piste des deux participants jamais recherchés avec en prime une dissimulation à la défense de cette information communiquée officiellement quelques mois plus tôt au Président de la cour. Bref, la belle et visible obstination de la cour à enterrer tous les arguments démontrant l'innocence de l'accusé et à prêter main forte à une accusation vide de preuves, n'a échappé à personne, faisant naître chez les plus septiques la certitude d'un procès biaisé et donc d'un accusé très certainement innocent. De ce point de vue, l'évidence du lien entre la déclaration du ministre de l'Intérieur Sarkozy affirmant lors de l'arrestation d'Yvan Colonna que la police avait "arrêté l'assassin du Préfet Erignac" et la fonction présidentielle actuelle du même M. Sarkozy, permet de qualifier de politiques les conditions et le verdict de ce procès.
(3) On aura en effet du mal à croire que des professionnels puissent mal évaluer le temps nécessaire à l'étude d'une telle affaire dont tout le monde à bien vu où se situe humainement la responsabilité du juge et les points précis où son incapacité professionnelle, son absence de discernement et son entêtement ont glacé d'effroi ceux qui ont entendu les victimes. De la même manière on aura de la peine à envisager que ces professionnels ne puissent se rendre compte qu'à la dernière minute du fait qu'il leur manque un mois pour boucler leur décision.  
(4) Les juges d'instruction avaient écarté du dossier les transcriptions d'écoutes téléphoniques entre Colonna et des membres du commando réalisées dans les 5 mois précédant leur interpellation, lesquelles ne contenaient aucun élément suspect montrant une implication de Colonna dans l'assassinat du préfet Erignac, ce qui contredisait évidement la thèse officielle. Ce n'est que lors du procès que ces pièces importantes ont été évoquées, entraînant un dépôt de plainte contre les juges d'instruction au motif de destruction, soustraction, recel et altération de documents publics de nature à permettre la manifestation de la vérité. Voir: Yvan Colonna porte plainte pour entrave à la manifestation de la vérité


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