TOUR de FRANCE: O.P.A DES SPONSORS DE LANCE
ARMSTRONG SUR L'ORGANISATION ?
La manifestation
populaire et gratuite la plus célèbre de France
va t'elle
devenir un produit de sport reality show à
l'américaine ?
Lance Armstrong avait prévenu que si des difficultés venaient à gêner ou faire échouer sa participation au prochain Tour de France, il s'en ouvrirait auprès du copain de son copain Georges Bush, c'est à dire le président Sarkozy. En matière de stratégie cela s'appelle de l'intimidation, mais compte tenu de la personnalité du bonhomme et de ses copains, il fallait prendre ce message comme une promesse déjà réalisée, adressée à ceux qui montraient quelques tiédeurs à faciliter le "retour triomphant" du texan.... et des intérêts dont il est le vecteur.
Car le moins que l'on puisse dire c'est que l'annonce de sa réapparition sur les routes françaises a davantage soulevé l'embarras, la suspicion, ou l'indignation que l'enthousiasme du milieu et des foules.
Il n'est que d'avoir pris connaissance des
réactions
des patrons du Tour de France et de la majorité des acteurs
du cyclisme pour constater que l'américain n'est
pas considéré comme la meilleure vitrine de la
course, et pas seulement en raison de son arrogance et de son
mépris pour tout ce qui n'est pas Yankee. Allez savoir
pourquoi ?
En écho, les forums du Web où le sujet était abordé ont unanimement vu fleurir les commentaires acides, humoristiques ou pertinents dictés par le bon sens populaire de ceux à qui on ne la fait pas.
Il est vrai que le coté surréaliste de ce come-back concernant quelqu'un qui n'a plus rien à prouver sportivement, qui s'expose en France aux sifflets qu'appelle une popularité pas loin du niveau de celle de son copain G-W Bush et dont la crédibilité sur le dopage n'est pas meilleure, oblige à chercher d'autres raisons moins sportives si ce n'est moins glorieuses, que l'argument officiel de la promotion de la lutte contre le cancer
Le ménage que vient de faire la propriétaire du Tour en virant les responsables de son organisation qui s'étaient fait une mission de la lutte contre le dopage pour maintenir péniblement une certaine crédibilité à l'épreuve centenaire, nous met sur la piste d'une explication plausible, en même temps qu'il alimente le doute déjà sérieux sur les méthodes et l'étendue des moyens dont le locataire de l'Elysée semble ne pas hésiter à user pour rendre service à ses amis, surtout s'ils sont américains.
Longtemps considéré à juste titre comme l'archétype de la fête populaire gratuite avec sa quinzaine de millions de spectateurs au bord des routes et la moitié devant leurs écrans de TV, le Tour de France gardait encore un attrait que n'avaient pas trop entamé les artifices médicaux à l'origine des performances des champions contemporains, notamment grâce au spectacle de sa caravane publicitaire fleurant bon le parfum de la réclame d'antan.
Signe des temps, il a cependant pris peu à peu le costume d'une marque déposée, en d'autres termes d'un produit marketing capable de générer des profits quand il est bien vendu, en particulier auprès des villes qui l'accueillent, des médias qui le couvrent et des sponsors qui le dotent.
C'est probablement ce gâteau que les stratèges de la communication toujours en chasse d'un bon support populaire pour pénétrer le cerveau des foules, ont décidé de se payer. A ce titre, il est indéniable qu'il offre des perspectives colosales pour peu que la mise en scène "à l'américaine" en fasse un real TV show diffusé sur tous les écrans TV du monde et véhiculant les ingrédients que le sport est actuellement le mieux capable de réunir. Taux d'audience et temps d'antenne records, suspens, coups de théâtre et exploits garantis (assez facilement scénarisables), souffrances et compétition physique pour un seul vainqueur (modèle du type de la société qui se met en place), etc... En un mot du temps de cerveaux libres ouverts à l'émotionnel qui doit satisfaire les annonceurs publicitaires et les "gestionnaires" du troupeau humain made in USA.
Si telle est la finalité de l'opération, il est évident que le "nettoyage" à la tête de l'organisation du Tour n'est pas uniquement motivé par le besoin d'éliminer le front anti Armstrong qui se dessinait ou plus sérieusement de modérer les contraintes du contrôle anti-dopage (donc anti-exploits, mais qui pouvait aussi présenter un risque pour l'acceptation du revenant), imposées par les responsables débarqués. En effet, il pourrait bien s'agir de préparer une véritable OPA destinée à prendre la propriété de la Grande Boucle dont trop de gardiens français veillent à ce qu'elle reste dans le patrimoine national et empêchent ainsi une exploitation à la sauce scénarisée américaine.
Ainsi, en faisant revenir l'idole Armstong, dont l'image mondiale est bien meilleure qu'elle ne l'est en France, ses sponsors (pas uniquement sportifs !), feraient d'une pierre deux coups.
D'abord, obtenir par sa venue que l'organisation soit rendue plus souple sur le dopage (notamment celui de la 4ème génération dont Armstrong pourrait bien être l'expérimentateur), ce qui permettra de faire monter le spectacle avec des échappées à la Landis, des démarrages à la Ricco ou des contre la montre à la Shumacher. C'est chose faite avec l'éviction de l'ancienne direction.
Ensuite, profiter du "tracteur" médiatique que constituerait une huitième victoire de l'américain pour, avec l'aide du copain de l'Elysée, rentrer dans le capital d'ASO en mettant dans la corbeille de mariée l'ouverture vers des contrats publicitaires à l'échelle mondiale, la possibilité d'augmenter les droits de diffusion (actuellement France Télévision dont la prise de contrôle direct par l'Elysée est au programme via la suppression de la pub) par la promotion planétaire et les moyens de réaliser les deux.
On peut évidemment trouver que ceci est
pure spéculation un tantinet paranoïaque, mais
n'avons nous pas assez de recul, d'expérience et de
matière pour trouver une cohérence entre:
- le
retour
incongru d'un champion sur lequel pèsent plus que des doutes,
- les raisons
peu
convaincantes qu'il y donne sans vraiment
donner l'impression d'y croire,
- son intégration dans une riche
équipe de l'Est dont beaucoup de pensionnaires ont
été pris par la seringue au point
que les anciens dirigeants du Tour de France n'en ont plus voulue,
- le
limogeage sans griefs crédibles des dirigeants du Tour
qui augure d'une nouvelle direction plus conciliante,
- le
soupçon d'une intervention Elyséenne,
- la future impossibilité du détenteur
des droits télévisés de
l'épreuve (France Télévision) d'en
retirer le profit publicitaire,
- l'avis de l'ancien champion Greg Lemond
qui a notamment déclaré que ce retour et la
collaboration d'Armstrong avec le fondateur du laboratoire antidopage
américain de Los Angeles, Don Catlin: "n'est pas une bonne nouvelle.
C'est le cauchemar que nous avons vécu de si longues
années qui revient",
- et...... le
refus de l'idole revenante d'apporter crédit à
une contre analyse sur les échantillons biologiques
prélevés lors d'un
précédent
tour vainqueur.
Il nous reste donc à attendre la fin juin 2009 pour juger de l'avenir de la grande boucle. Mais en attendant, une chose est certaine, si Lance Armstrong s'aligne bien au départ, il y a tout lieu de s'attendre à découvrir une nouveauté jusque là inconnue sur le passage du peloton: quelques sifflets.
Paul-Vincent
PAQUET
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Octobre
2008
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