La décision qui "confie" la mémoire d'un enfant juif mort durant la dernière guerre mondiale à la garde de chaque enfant de CM2 fait partie en apparence de ces décisions stupides, génératrices d'affrontements et contre-productive par rapport à l'objectif officiel. En apparence seulement, car si la forme produit ces impressions, l'intention est loin d'être impulsive, innocente et encore moins louable. L'entêtement à les maintenir, alors même qu'elles sont massivement rejetées avec raisons et de toutes parts et qu'elles sont politiquement d'un intérêt mineur, suffit amplement à envisager un autre impératif, une autre intention.
La certitude de créer un traumatisme
De nombreux spécialistes de l'enfance - instituteurs, pédopsychiatres et parents évidement - ont fait le tour d'à peu prés tous les effets et les conséquences traumatiques de ce parrainage morbide imposé à des êtres humains en pleine construction pour lesquels la culpabilité du survivant, l'association à la mort abominable d'un être identique à eux et la responsabilité d'en être la mémoire vivante - donc l'incarnation - sont des générateurs de névroses qui agiront dans quelques années en amplificateur du mal-être de l'adolescence conduisant mécaniquement à une augmentation des suicides. Des philosophes, des religieux, des enseignants ou des rescapés de l'horreur, pourtant attachés à l'importance du souvenir de cette période, ont eux, exprimé leur perplexité quant à l'utilité de cette forme mortifère qui prend le pas sur la recherche des causes en enfermant dans la douleur du traumatisme.
L'ensemble de ces avis autorisés est synthétisé dans la réaction de Simone Veil qui, à la différence de Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa, sait de quoi elle parle (1): "A la seconde, mon sang s'est glacé. Cette proposition est inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste. On ne peut pas infliger ça à des petits de 10 ans, on ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort, cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d'incarner le souvenir d'un petit juif ? Nous-mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd'hui encore, nous essayons d'épargner nos enfants et nos petits-enfants.".
Bref, on voudrait obtenir ces conséquences que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Aussi, une autre logique prend corps quand on place cette décision dans la lignée de l'obligation précédente de lecture de la lettre de Guy Moquet également imposée aux élèves.
La lettre de Guy Moquet et les enfants de la Shoah: une même logique
En effet, la manière dont ces deux décisions ont été annoncées, leurs mises en scène et leur caractère obligatoire dans le cadre scolaire rendent flagrant le fait que le prétexte de la mémoire est bien moins important que les acteurs et surtout leur histoire.
Le choix de
la période de la seconde guerre mondiale n'est pas non plus
anodin puisqu'il représente le
plus grand traumatisme collectif régulièrement
évoqué - mais
singulièrement
réduit essentiellement à la seule Shoah - et dont
il subsiste des témoins,
de
sorte que toute la population est appelée à se
sentir
concernée puisque le théâtre de
la
guerre
était en plus européen. Cette dernière
donnée a une certaine importance pour les raisons qui
apparaîtront
après.
Le public
visé est le même: des enfants ou
adolescents en construction.
Le sujet
est aussi le même:
l'interruption prématurée de la vie
d'enfants et
d'adolescents.
La mort
est aussi violente, injuste et
précédée d'un long tourment dans les
deux cas.
L'impossibilité
des victimes à échapper à
leur funeste sort est de même nature.
Les ressorts
émotionnels provoqués
et recherchés dans le public visé sont
identiques.
L'appel
à la très lourde prise en charge de la
mémoire du
mort est de même intensité.
Le même choix dirigiste
envers les jeunes et les enseignants est utilisé pour imposer
une décision personnelle qui ne
relève pas de l'administration politique.
On
identifiera également le fait que l'on passe de
l'adolescent
(Guy Moquet) aux enfants plus jeunes, comme si la progression
dans
l'horreur était nécessaire pour son acceptation
(un adolescent
communiste est presque un adulte tandis qu'un enfant juif de 10 ans est
un innocent persécuté).
En clair, pourquoi avoir choisi délibérément ces épisodes morbides alors que s'offrent d'autres possibilités plus récentes et plus évidentes pour sensibiliser les moins de 20 ans aux injustices, aux valeurs morales, au courage ?
Pourquoi un tel entêtement à maintenir ce choix face au rejet général ?
Pourquoi cette récidive qui infirme l'impulsivité coutumière du promoteur et qui ne colle pas avec sa gestion habituelle du rapport de force ?
En réponse, on ne peut s'empêcher d'envisager un autre impératif que le motif officiel.
Le traumatisme par la peur, arme de la guerre psychologique
De fait, nous l'avons tous compris instinctivement et les spécialistes nous l'ont confirmé, un certain nombre de traumatismes laisseront des traces dans le psychisme des jeunes confrontés à cette funeste opération. Ce partage mortifère ne serait-il donc pas en réalité l'expression d'une volonté précise et cohérente d'agir justement sur leur psychisme ?
En effet, tous les traumas fondés sur la mort, l'injustice ou le stress de la responsabilisation disproportionnée avec les capacités ont pour effet d'augmenter le sentiment d'anxiété et d'angoisse, de créer des conflits intérieurs déstabilisants liés au sentiment de culpabilité, de générer des névroses, parfois d'engendrer un dédoublement de la personnalité et d'accroître la sensibilité aux suggestions.
Sur une autre échelle, c'est exactement ce type de traumatismes et de névroses qui est provoqué délibérément comme base au conditionnement et au contrôle psychologique des foules et des individus.
La technique a été
mise au point dans les années 30 en tant qu'arme
psychologique contre les populationsciviles
par le
général et psychiatre anglais John Rawlings Rees,
directeur du Service de la guerre psychologique au
ministère de l'armée britannique et de
la Tavistock
Clinic à Londres (devenue le Tavistock Institut). Ses
travaux
sur les
névroses des soldats engendrées par la guerre de
14-18 lui permirent d'établir que, sous des
conditions
adéquates, il est possible de stimuler
et de contrôler les comportements névrotiques
et d'imposer
à une
population adulte un état émotionnel comparable
à celui d'enfants névrosés.
Durant la
seconde guerre mondiale, des soldats américains et
britanniques lui servirent de cobayes pour déterminer dans
quelle mesure un stress
artificiel contrôlé
pouvait provoquer des modifications imprévisibles de
comportement.
Et c'est dans le gigantesque bombardement de Dresde de
février
1945 - inutile en terme de stratégie militaire pure puisque
visant une population civile déjà exsangue - que
les
théories de ce général ont
trouvé une
application grandeur nature par la destruction du symbole de la culture
allemande destiné à créer un
traumatisme tel
qu'il brisera les forces morales et amènera sans
résistance à accepter la capitulation et
surtout les conditions qui suivirent.
Appliquée en dehors des périodes de guerre (2), la technique se retrouve dans la diffusion d'événements, de situations et d'images traumatisantes, que ce soit dans le traitement - manipulé - de l'actualité ou au travers de fictions. Dans le monde professionnel, elle soutend les différents types de management par la peur (y compris le management sur objectifs) de plus en plus utilisés. Son but est d'abaisser le niveau vital naturel des individus par des traumatismes répétés (mêmes bénins) pour créer ou augmenter celui de leur angoisse, laquelle est l'entrée idéale pour commander les individus, annihiler leur réactivité critique, les bombarder de suggestions, les contraindre à accepter des situations non naturelles ou injustes en les amenant au sentiment qu'elles pourraient être pires et les conditionner à de nouveaux rapports sociaux, politiques ou hiérarchiques.
Un conditionnement
pour
préparer à l'acceptation d'un destin
collectif encadré ?
A la lumière de ceci, la phrase prononcée par Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa en explication de sa décision, prend une dimension plus précise sur l'effet recherché par la volonté d'association, d'incarnation et d'identification des jeunes à un "double" confronté à l'injustice jusqu'à la mort atroce: "Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l'existence d'un enfant mort dans la Shoah. Rien n'est plus intime que le nom et le prénom d'une personne. Rien n'est plus émouvant pour un enfant que l'histoire d'un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les même joies et les même espérances que lui". Cet argumentaire était d'ailleurs le même pour accompagner la décision d'imposer la lecture de la lettre de Guy Moquet.
Il s'agit donc clairement de fondre l'existence du mort dans la propre réalité du vivant - en en faisant son "double" - pour agir sur son moi intime ("rien n'est plus intime") et le conditionner par l'évocation des "mêmes espérances" dont la destruction plombe par assimilation le capital d'espoir et de confiance sans lesquels aucune entreprise - à commencer par celle de la vie individuelle - n'est possible. Dès lors, le mort devenu le frère intime implante dans le conscient et surtout dans l'inconscient du vivant le conditionnement à la soumission au destin du fait de la non-réalisation ou de l'issue fatale de ses espérances. Quel est le nombre de ceux sur lesquels cela n'aura pas de prise ? A l'évidence très peu, car l'inconscient absorbe ce que le conscient refuse ou néglige.
Ce conditionnement dont les mécanismes sont ceux de la guerre psychologique permet d'agir ultérieurement sur deux plans: la manipulation des émotions et la préparation à l'acceptation d'une situation contraignante.
En effet, chaque traumatisme est associé à une série de codes plus ou moins marqués dans l'inconscient parce que quand une attaque menace gravement l'existence et l'intégrité physique ou morale, l'instinct de vie éveille une forte émotivité entraînant une sensation plus aiguë de l'environnement, et une réaction de protection ou de défense (3) que la mémoire enregistre, associe à l'événement et stocke plus ou moins profondément dans l'inconscient selon le ressenti. Ainsi, une couleur, une odeur, un mot, un objet, un son, etc... présents au moment de l'événement déclencheur, se trouvent liés dans l'inconscient avec l'émotion et la réaction déployée au moment crucial ou la vie s'est trouvée en danger.
Comme par ailleurs notre instinct de vie ne fait pas bon ménage avec les traumatismes et la mort, nous nous portons naturellement vers la construction de l'avenir ou l'accomplissement du présent en évacuant ce qui s'apparente aux traces les plus porteuses de destruction (4), lesquelles sont évacuées dans les recoins de notre mémoire inconsciente. C'est à ce niveau que la technique de manipulation des émotions va chercher sa matière en usant des codes associés à l'émotion générée par un traumatisme passé. Le spécialiste (psychanalyste par exemple) qui aura découvert dans l'inconscient d'un individu le mot, la couleur, le son, l'objet, etc... qui est associé à l'émotion et à la réaction vitale développées lors d'un traumatisme important, pourra réactiver la même émotion et donc la même réaction en utilisant ce même mot, cette même couleur, ce même son ou ce même objet. Ceci va jusqu'à la possibilité de programmer un individu par la mémoire dissociée (5).
Dans le cas du "parrainage" d'un enfant de la Shoah imposé à un jeune vivant, si le traumatisme n'ira certainement pas jusqu'à créer une dissociation de la mémoire, il implante cependant un certain nombre de clés réactives liées à l'autorité, l'autonomie, l'espérance, la coercition, la grégarité ou l'incapacité d'agir. Ainsi, sa réactivité sera peu ou prou conditionnée dans une large mesure lorsqu'il sera confronté à des situations contenant des éléments évoquant l'environnement subi par son "double" (6) dont il possède désormais la sensation d'impuissance. Que cette réactivité soit de type paranoïaque, rebelle ou de soumission, elle sera de toutes les façons dictée par la peur dont nous avons vu qu'elle est la base pour conduire les individus (7).
Il est facile d'entrevoir le rôle préparatoire sur chaque jeune (ou moins jeune) de cette manipulation des émotions dans la perspective de l'acceptation de la contrainte brutale à de nouvelles règles sociales incompatibles avec le caractère propre et unique de chacun d'eux, son instinct de vie et la conscience individuelle et collective.
Or, cette matrice nouvelle se met en place à marche aussi forcée qu'absente d'honnêteté sous le vocable du nouvel ordre mondial dont la construction européenne actuelle est un moteur édifiant. Pour l'exemple, l'enfermement actuel des populations européennes à l'intérieur de frontières hermétiques montre à quel point l'utilisation de cette forme de partage mémoriel vise d'une part à cacher la similitude historique avec la période de la Shoah grâce au cheval de Troie de " l'Europe " vendue comme antidote au fascisme et d'autre part à anesthésier la réaction potentielle des jeunes générations grâce au sentiment inconscient d'impuissance amené par l'apport du "double" qu'on les invite à porter.
Du culte des morts au parrainage mémoriel, une même magie fascinatrice
Du culte des morts au parrainage mémoriel, il n'y a qu'une différence d'époque, de terminologie et de taille du public. L'un comme l'autre se fonde sur la notion mystique du sacrifice qui est le fondement religieux par excellence puisqu'il sert aux grandes religions monothéistes à l'acceptation de la prédestination. Même l'Islam qui proscrit le culte des morts (8) et des images, enseigne cette prédestination du destin (Inch Allah !).
Le lien spirite avec les morts n'est pas nouveau. Il a servi pendant des siècles à l'église catholique pour enseigner aux jeunes pousses la prière aux innocents et la dévotion à leurs saint-patrons, forcément martyrs et dont la vie était spécialement illustrée d'anecdotes permettant l'identification personnelle. Les ressorts du mystère magique sont toujours les même pour renforcer le fond d'appel sacrificiel.
Cette dimension qui transcende la relation entre
vivants et morts évoque la magie
fascinatrice
dont Raymond Abellio annonçait en 1946 l'emploi
futur dans:
"Le peuple va devenir un
champ d'application de la magie fascinatrice tendant à
inventorier, sélectionner, rassembler, perfectionner et
manier des êtres et des groupes par une sorte
d'élevage savant, hiérarchique et dynamique".
Exactement ce qui animait les spiritualistes du III°
Reich et qui forme la base spirituelle des promoteurs de Big
Brother.
Coupable, mais pas responsable
Compte tenu des dépendances et de l'impulsivité coutumière de Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa il est probablement très exagéré de lui prêter la paternité de la stratégie qui contient cette volonté de générer chez les jeunes (et les autres) un conditionnement à l'acceptation d'une réalité qui se construit en parallèle. A titre personnel, je ne crois même pas qu'il en soit froidement et diaboliquement conscient. Tout au plus pourrait-on rechercher chez lui les raisons d'une émotivité sincère - voir même d'une trouble identification personnelle (9) - dans la quête d'une relation avec le sort de ces enfants et adolescents injustement massacrés au point d'exprimer le besoin de la partager.
Par contre, on ne peut ignorer le signe évident de sources inspiratrices qui se servent de cette émotivité réelle dont l'expression publique est désinhibée par la capacité qui lui est donnée de laisser libre cours à un comportement sans retenue et qui permet à ces sources de réaliser ce genre d'opération magique qu'un autre ne pourrait pas porter et encore moins maintenir devant les critiques sensées de tous bords.
Cependant, je me garderai bien de chercher dans les groupes de pensées influents - identifiables ou secrets (10) - celui qui a inspiré ces décisions avec une grande arrière-pensée s'inscrivant dans une stratégie ou le temps et la manipulation sont des paramètres importants pour parvenir à l'accomplissement d'un objectif.
A ce titre, je n'irais donc pas sur le terrain du complot traditionnel qui sert à noyer le dessous des cartes en invitant à rechercher des structures influentes cachées et des intérêts calqués sur ceux de la société et de la politique. Comme le seul complot existant est celui mené contre l'humanité et qu'il requiert l'usage à travers les temps de pions animés par leur seul ego, il me semble beaucoup plus efficace d'avoir conscience de l'existence de ces pions légitimés par leurs hautes positions sociales et de relativiser notre dépendance à ces tigres de papier.
Réhabiliter l'homme plutôt que la victime
La perception du mal au niveau individuel n'a pas besoin de la mémoire pour être ressentie en temps réel (11) . Elle fait partie de l'instinct de vie que possède chaque humain normalement constitué. Dès lors, partager en faisant sien la douleur, le martyr, la chute, c'est partager le malheur et non le vaincre.
C'est
aussi
condamner
une seconde fois la victime à en rester une ce
qui ne correspond pas à la vocation de son destin
qui était de vivre, d'exprimer ses
qualités et d'offrir ses talents.
C'est
également se
plonger soi-même
- en "double" vivant - dans un état
émotionnel de partage du sort,
ce qui n'est pas non plus notre destin, sauf à
suivre la voie mystico-religieuse qui fond
l'individu dans la supériorité de
l'humanité souffrante en
marche vers un futur de paix (... qui dans la pratique et à
cause de cela s'éloigne toujours plus).
Bref, cette démarche est l'opposée de l'insurgence naturelle qui n'a pas besoin de la mémoire pour sentir la première manifestation des causes entraînant le malheur et qui désigne et isole les bourreaux quel que soit l'habit qu'ils enfilent ou l'époque à laquelle ils sévissent.
Dans tous les cas d'injustice, le passage par la case "retrouver l'estime de soi" est un impératif pour toutes les victimes, mais cette étape n'est efficace que si elle se concrétise dans l'estime portée par les autres. Dès lors, si reconnaître la victime dans son état de victime est la première nécessité, elle n'est que la première étape conditionnelle à son retour à la vie. Si cet état de victime devient son seul état social, il se substitue à ses talents, ses qualités, son "destin de vie", bref, ce qu'elle est réellement. Sait-on ce que l'humanité à perdue en perdant ces innocents massacrés ? C'est pourtant ce qui devrait venir à la pensée en premier pour transférer l'horreur du sort de la victime passée sur l'horreur que doivent inspirer ceux qui aujourd'hui s'emploient à nous priver de l'apport et de la présence de leurs victimes présentes et futures.
Ce n'est pas la mémoire conservée qui réhabilite, mais la victoire sur les fabricants du malheur futur.
Ainsi, la plus grande réhabilitation que nous pouvons faire à TOUS les morts innocents de TOUTES les barbaries connues et cachées, est de débusquer à la racine TOUS les signes contemporains qui créent les conditions du malheur présent et futur, de ne pas tomber dans le panneau des illusions et des fausses légitimités qui nous abusent, et de ne respecter - et si possible suivre - que les insoumis dont Paul Valery disait à juste titre qu'ils sauveront le monde, ...s'il veut l'être.
NB: Merci de signaler les liens inactifs. Une copie PDF de ceux-ci vous sera adressée.
(1)
Les victimes sont toujours plus autorisées à dire
ce qu'il faut faire pour empêcher que ne se reproduise ce
qu'elles ont vécu, à la différence de
ceux qui s'en servent d'alibis pour
justifier leurs politiques ou leurs philosophies
personnelles.
(2)
A
l'évidence, le rôle des guerres et des
révolutions qui ne sont jamais
décidées par ceux qui les font, a cette fonction
génératrice de peur et de traumatismes qui
permet, lorsqu'elles s'achèvent d'imposer une nouvelle forme
de gouvernance ou de société qui n'auraient pas
été acceptées sans cela. Pour s'en
convaincre, il suffit de prendre les exemples récents de
l'Afghanistan et de l'Irak.
(3)
C'est
par exemple la poussée d'adrénaline du soldat qui
monte à l'assaut et qui expliquera l'action
héroïque à laquelle son
caractère ne le prédestinait pas. C'est aussi les
sensations physiques (chaleur, picotements, etc...) qui surviennent
lors d'une situation angoissante générant
une forte émotion.
(4)
C'est ce qui explique l'aveu de Madame Simone Veil quand elle
précise: "Nous-mêmes,
anciens
déportés, avons eu beaucoup de
difficultés, après la guerre, à parler
de ce que nous avions vécu, même avec nos proches
". La force de vie nous pousse en effet à construire, ce qui
implique de rejeter le négatif destructeur qui
n'est pas dans l'ordre naturel de notre vie personnelle car il
en freine le cours ou la dévie de son sens.
(5)
Les traumatismes les plus
destructeurs comme le viol subit par des enfants en bas age
entraîne la création d'un compartiment
étanche dans la
mémoire
que l'instinct de vie isole du reste et où se trouvent
stockés le souvenir du traumatisme et les codes qui y sont
associés. Un
conditionnement élaboré permet
de renforcer cette étanchéité et de
reprogrammer la partie
isolée en y introduisant de nouveaux codes
associés
à de nouvelles émotions et de nouvelles
réactions,
de sorte qu'il est possible à des manipulateurs experts de
faire
accomplir des actes à leur sujet en activant les codes
correspondants sans que celui-ci puisse avoir le souvenir de les avoir
accomplis puisque sa mémoire active est dissociée
de la
mémoire utilisée par le manipulateur. Il est de
notoriété publique, notamment grâce aux
révélations de
"déprogrammés", que des
programmes existent transformant sur commande en véritables
zombis des individus hyper traumatisés dans la
très
jeune enfance et conditionnés ensuite. Cette piste est
explorée de plus en plus pour fournir une
explication
rationnelle aux incohérences ou aux zones d'ombres qui
entourent
le comportement de tueurs comme Lee Harvey Oswald, Shiram Shiram ou
d'autres impliqués dans des attentats kamikazes. Le
film Conspiracy Théory (vf: Complot mortel) de
Richard Donner est une excellente illustration de cas
avérés.
(6)
Il y a actuellement une quantité de situations
évoquant celles vécues dans la
période 39-45,
ou en tous cas générant une
sensation émotive similaire. Multiplication et
caractère inquiétant des contrôles
et de la présence policière,
prélèvement ADN et biométrie,
vidéo-surveillance, écoute et
géolocalisation par les portables, philosophie motivant les
expulsions d'immigrés,
appel à la délation,
méthodes terrorisantes employées (arrestations
publiques,
séparation familiale, rétention dans des camps
s'apparentant à la déportation), politique
d'exclusion et de "nettoyage" (SDF),
arbitraire, déshumanisation des pouvoirs notamment ceux
exerçant des contrôles, restriction de la
liberté de s'exprimer (sujets interdits), autoritarisme de
forme
des hiérarchies et médiocrité de fond
(Outreau,
etc...),
harcélement au travail, management pervers, etc...
(7)
Ce principe est rappelé par le maître des S.S
Heinrich Himmler quand il déclarait: "Il ne suffit pas d'annoncer au
peuple l'Apocalypse, mais il faut le persuader de la manière
la plus convaincante de la nécessité de terrifier
les gens par le massacre, la destruction, l'assassinat;
après, il est très facile de les conduire".
(8)
Ce qui est également le cas de la Bible. Par
exemple: "Vous ne vous
ferez pas d'incision ou de tonsure sur le front pour un mort" (Deutéronome
14-1), ce
dont s'affranchie à dessein
l'église catholique qui fait des saints et de la
prière aux morts l'une de ses principales
opérations d'inspiration magique basée sur la
manipulation bien connue par les ésotéristes et
les spirites des énergies
des égrégores.
(9)
Les larmes incomplètement réprimées
à la
lecture de la lettre de Guy Moquet à l'occasion de
l'investiture
attestent d'une émotion troublante qu'il serait
intéressant de
faire décrypter par des spécialistes.
(10)
Un groupe secret est par définition ... secret, donc non
identifiable et même pas envisageable. Ainsi, quand un groupe
secret est révélé, cela veut dire que
l'on en connaît que ce qui sert la stratégie du
groupe qui
l'a remplacé et jamais l'essentiel. Ceci fait aussi partie
de la manipulation que les fins observateurs des
sociétés secrètes connaissent bien et
qui permet
de réduire les "complots" et les fraternité
secrètes à la recherche
d'intérêts strictement liés
à la
domination de secteurs sociaux ou politiques, mais jamais de les relier
en qualité de pions de puissances dont la
volonté
est d'asservir l'humanité bien au-delà de sa
capacité de travail ou de son allégeance.
(11)
Au-delà de la perception individuelle qui fait dire que le mal
c'est l'autre ou que le
mal de l'un est le bien de l'autre,
nous avons
le sentiment inné que les transgressions faites à
la vie, comme l'assassinat d'intérêt, le vol, la
spoliation, l'asservissement sont les
vecteurs délibérés du malheur et
qu'ils sont
étrangers au gène humain à
l'état naturel
... quoi qu'en disent les tenants de la philosophie ou de la religion
qui fait de l'humanité un groupe vulgaire en
évolution
initiatique vers l'accomplissement d'un futur de paix.