A quelques jours d'intervalle, deux informations viennent rappeler à ceux qui en doutaient encore le caractère désormais bananier de la République. Ou plus exactement l'importance des désastres opérés sur ses vertus par ceux là même, politiques et hauts fonctionnaires, qui sont chargés de veiller au minimum à leur conservation.
Ce fut d'abord la confirmation de l'existence d'un management au quota des "forces de l'ordre" appliqué à la "production" de contraventions, ce dont personne ne doutait tant l'évidence suinte du comportement de plus en plus de pandores transformés en VRP d'une police bientôt cotée en bourse. D'ailleurs, certains syndicats ne cachent pas l'état de transformation de la boutique.
Puis ce fut la révélation
sur fuite interne que l'administration
des impôts
n'avait toujours pas diligenté la
procédure de recouvrement
de l'amende infligée à Monsieur
André Tarallo, le grand
frère illuminé français des roitelets
africains francophones,
enfin condamné dans le cadre de l'affaire ELF et dont la
peine carcérale bénéficie de la
même mansuétude.
D'un coté, un management au rendement opposé à l'esprit de la mission, alourdi par une augmentation exponentielle du montant financier des punitions - sans rapport avec les revenus du commun des mortels (c'est voulu) - assortie de délais raccourcis pour s'en acquitter (c'est aussi voulu). Et en prime la transformation des citoyens en gamins-délinquants (bientôt terroristes ?) par le discours culpabilisateur de la leçon de morale infantile.
De l'autre, un coupable "coulage" avec non-encaissement d'une peine-amende par l'autorité qui est chargée de son exécution sur fond d'arrangements en famille et les inévitables relents de fraternité sectaire occulte. La panoplie réunie du Roi Soleil et des dictateurs exotiques avec en plus la moralité du coucou.
Bref, du point de vue purement gestionnaire, il faudrait être atteint de dégénérescence mentale aiguë et permanente pour ne pas conclure que les responsables de l'Etat pompent avec des méthodes douteuses le porte-monnaie asséché des citoyens du pays dans le but d'éponger la dette publique pharaonique qu'ils creusent, tout en évitant soigneusement de faire "rentrer" une créance parfaitement légitime.
Cette "gestion"
à
géométrie variable qui ne doit rien au hasard
nous dévoile les
dessous d'une République
transformée en
entreprise "made in globalisation" où le
mérite ne récompense plus les valeurs citoyennes
mais
l'aptitude à user sans scrupules du pouvoir pour
paupériser ses concitoyens. Où les faveurs se
déterminent
de manière inversement proportionnelle à la
probité, à l'intégrité et
à
l'honnêteté. Où une sordide
et
discrète OPA a fait
tomber la République et le pays dans l'escarcelle
de
personnages qui en d'autres temps auraient été
sommairement fusillés pour trahison manifeste.
A la lumière de ces deux constats s'ouvre la vision du monde tel que le concocte une bonne partie des élites qui ont pris possession, en douce et par l'illusion, des manettes de nos sociétés et de nos vies. A l'évidence, le peuple des moutons voué à la production et à la tonte est "géré" par l'infantilisation, le mépris, la manipulation et la paupérisation par une "famille de dirigeants éclairés" pour lesquels la société humaine n'est somme toute qu'une entreprise à leur service.
En cette période de campagne électorale ou le citoyen est amené à choisir le responsable politique suprême, ces deux informations et ce qu'elles révèlent de la vision républicaine devrait au moins permettre d'éliminer ipso facto ceux des candidats qui ont des responsabilités ou des convergences de vue dans la mise en place de "l'entreprise Force de l'Ordre" ou des "amitiés" avec les bénéficiaires de la mansuétude fiscale ou judiciaire.
Si tel n'est pas le cas, et compte tenu de la logique qui anime ces deux faits, il ne faudra pas s'étonner que cette élection présidentielle puisse être ..... la dernière ou les citoyens sont encore conviés.
NB: Merci de signaler les liens inactifs. Une copie PDF de ceux-ci vous sera adressée.